Richard Green

Cette photo (voir ci-contre) résume à elle seule le tragique destin des fondateurs et militants du mouvement national algérien. La photo, prise lors du colloque international sur Messali Hadj à Tlemcen le 17 septembre 2011, montre un ancien militant du PPA, Si Mohammed. tenir une photo d'archive.

Si Mohammed a été arreté par la France coloniale en 1958 et condamné à trois reprises à 20 ans de travaux forcés, à des travaux forcés à perpituité et enfin à 10 de réclusion criminelle pour "assassinat et tentative d'assasinat en vue d'apporter une aide aux rebelles des territoires algériens" (voir le document ici). Il est l'un des 39 messalistes auteurs de l'évasion du camp de Mauzac en creusant un tunnel souterrain (voir la video dans la rublrique "Archives Vidéos"). Il fut avec ses camarades emprisonés une seconde fois malgré la défense de l'avocat Eves Dechezèlles (lire sa biographie ici) que Messali leur a dépéché. Il furent finalement libérés en 1961.

Après l'indépendance, Si mohammed a essayé veinement de se faire reconnaitre en tant que moudjahid par l'Etat algérien. Le parti unique de l'époque avait conditionné sa reconnaissance à une adhésion au FLN. Certains l'ont fait par désespoir et ont été récompensés. Devant son refus de renier le PPA, Si Mohammed et tant d'autres comme lui, se sont vu dénié tout droit jusqu'à ce jour.

La photo que Si Mohammed tient dans ses mains (voir ci-contre) représente Messali Hadj entouré des quatres haut cadres de l'Union des Syndicats des Travailleurs Algériens, le premier syndicat algérien crée par le PPA.

La photo est importante car les quatres cadres ont été tous assassinés la même année...par le FLN. Leurs noms sont indiqués ci-bas.

Regardez encore une fois la photo de Si Mohammed. Nous, nous voyons l'exemple de tous ces militants nationalistes de base à qui on a exilé leur leader jusqu'à sa mort, assassiné tous leur cadres et par là toute chance de restructuration, effacer toute trace de leur sacrifice, avant de les laisser se débattre dans l'impuissance et le mépris. Nous ne pouvons qu' imaginer à quel point les auteurs de ces crimes avaient et ont toujours peur d'une alternative!.